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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
2 mars 2008

A l'abri de rien

Il ne m'a fallu que quelques heures pour terminer ce livre assez poignant.
En se basant sur l'histoire des réfugiés de Sangatte, voici un livre qui donne à réfléchir et laisse un goût d'amertume dans la bouche après l'avoir refermé.

Marie est l'une de ces femmes comme il y en a des milliers en France : mariée, deux enfants et paumée. Elle était caissière jusqu'au jour où elle a piqué une crise face à un client et qu'elle se retrouve licenciée. 
La voilà donc mère au foyer, à s'occuper de son garçon et de sa petite fille, de tenir la maison (un pavillon au milieu d'autres tous semblables) proche de la mer, de la plage. De cette plage où campent des réfugiés de toutes nationalités (iraniens, irakiens, mais les gens d'ici les nomment kosovars ) qui cherchent à s'embarquer clandestinemment pour l'Angleterre. Le centre qui les accueillait vient de fermer et maintenant ils errent en ville, attendant l'heure du déjeûner pour se réchauffer sous la tente où des bénévoles leur servent à manger et leur offrent des vêtements chauds.
Un soir en rentrant avec son fils, un pneu de sa voiture crève. C'est l'un des kosovars qui va lui changer. A partir de là, Marie va aller à la rencontre de ces êtres qu'elle découvre, qui deviennent sa famille. Pour cela elle néglige ses enfants, son mari, sa maison. Peu à peu l'ambiance autour d'elle se dégrade, ses enfants se font insulter à l'école, et on voit arriver avec un pincement d'angoisse la fin de l'histoire.
Evidemment pour cette femme hypersensible, sous antidépresseurs, l'histoire ne peut pas s'arrêter brutalement et elle entre dans un état second qui nous fait craindre le pire.

Ce roman n'est pas réjouissant, il nous fait réfléchir sur le sort de ces réfugiés qui quittent leur pays sans savoir ce qu'ils feront, ayant juste un idéal à atteindre, où croient-ils la vie sera rose, sur l'image que nous pouvons avoir d'eux. Ils nous font peur car ils nous renvoient à nos propres craintes.
Mais Marie n'a rien à leur envier. Son passé ordinaire, l'image qu'elle pourrait donner d'une femme heureuse en famille, est très vite fissurée et finalement elle se retrouve en eux, plus proche que de sa famille réelle. Sans réfléchir elle donne tout à des individus qu'elle ne connait pas, qu'elle ne reverra sans doute jamais, mais chez qui elle a reconnu une communauté dans le malheur...

abri de rien

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