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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
31 décembre 2014

Perrine Leblanc

Chaque année en marge du Festival America, la ville de Vincennes reçoit un écrivain en résidence pendant six mois. Cette année c'était Perrine Leblanc, romancière québécoise, que j'ai eu la chance de rencontrer à deux reprises.

perrine

Photo: Bernard Brault, archives La Presse. ca

La première fois lors d'une rencontre organisée pour le personnel des Médiathèques de la Ville, où nous avons parlé de ses ouvrages, de son parcours, mais aussi de la vie au Canada et de l'identité québécoise, la seconde lors d'un café littéraire, où elle nous a présenté ses coups de coeur : littérature, musique, cinéma...

J'avoue que la première fois je n'avais pas lu ses deux romans, parus aux éditions Gallimard, mais sa personnalité et son discours m'ont tellement plu, que je me suis précipité sur ses ouvrages, malheureusement pas parus en poche, mais achetés d'occasion  très bon marché sur Priceminister.

malabourg

Malabourg est son second roman, mais j'ai commencé par celui-ci, tout simplement parce que c'est le premier que j'ai reçu !

La première partie du livre m'a rappelé Un roi sans divertissement de Giono et Les âmes grises de Philippe Claudel. Une jeune fille est retrouvée assassinée à Malabourg, en plein hiver, auprès du lac gelé. Le soir même, elle avait confié à sa meilleure amie Liliane, la fille du Maire, qu'elle était enceinte d'un homme plus âgé. Liliane va découvrir, dans son journal intime, qui il est et cette découverte va la condamner, elle aussi. Elle disparaît, en même temps qu'une autre jeune fille, avec qui elle partageait une chambre à l'hôpital psychiatrique, où ses parents l'ont fait interner.

Les deux corps seront retrouvés dans le lac, au printemps, après le dégel. Mina, une autre jeune fille, dont la grand-mère vit dans la réserve amérindienne proche, a vu le meurtrier. Il l'a vu également, mais lui a laissé la vie sauve, sous la menace de la détruire, elle aussi, si elle parlait. Elle finira, malgré tout, par le dénoncer et quittera Malabourg pour Montréal. Elle y retrouvera, bien des années plus tard, Alexis, le jeune fleuriste, parti apprendre l'art des parfums en France, puis revenu ouvrir une boutique à Montréal.

  J'ai beaucoup aimé ce roman, son style littéraire sans être ampoulé. Perrine Leblanc nous a confié avoir commencé par écrire un premier roman, très mauvais, bourré de tics universitaires (elle est diplômée en littérature et travaillait dans le milieu de l'édition). Elle n'a jamais présenté ce roman à aucun éditeur, mais il lui a permis de se débarrasser de cette langue savante pour les textes à venir...
Le roman est court et concis. Il se lit très rapidement, je l'ai dévoré en un après-midi, mais je pense qu'il mérite plusieurs relectures. L'évocation brève, mais marquante, du "printemps érable" de 2012 (la crise étudiante contre l'augmentation des droits universitaires) et de la tentative d'assassinat de Pauline Marois, la première femme Première ministre québécoise, auraient peut-être mérités un chapitre supplémentaire, surtout pour les français...

kolia

 J'ai ensuite découvert son premier roman : Kolia

J'avoue qu'à la lecture de la quatrième de couverture, je n'avais pas été très attirée de premier abord. 

"Kolia est né dans un camp de travail de Sibérie orientale en 1937. Très jeune, il fait la connaissance de Iossif, un détenu originaire d'Europe de l'Ouest qui lui transmet les rudiments pour survivre au bagne et lui enseigne le calcul, le russe et le français, avant de disparaître comme la plupart des êtres qui ont habité cette prison à ciel ouvert.

Libéré à la mort de Staline, Kolia apprend à vivre dans la société soviétique. Il devient clown blanc dans un cirque à Moscou, y touve le réconfort d'une famille et connaît le succès jusqu'à l'implosion de l'URSS. Mais le souvenir de Iossif et du goulag le hantera toute sa vie."

Mais finalement l'écriture de Perrine Leblanc est telle que j'ai été happée par l'histoire de ce garçon, qui va survivre malgré le milieu hostile du camp, habituant son corps à la faim, à la peine pour mieux résister encore et toujours. Il connaîtra un temps la gloire, puis à nouveau la déchéance, mais toujours il restera marqué par l'enseignement de Iossif et cherchera à savoir toute sa vie comment il a disparu.

Je vais maintenant attendre son prochain roman qui aura pour thème l'Irlande et l'IRA entre autre et qui aura été en partie rédigé pendant son séjour Vincennois.

En attendant je garde précieusement mon exemplaire dédicacé...

malabour-dedicace

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