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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
4 novembre 2016

L'Homme que j'ai tué

homme-que-jai-tué

 

 

Voici le film d'Ernst Lubitsch qui a inspiré dernièrement le film Frantz à François Ozon.

Le film a été inspiré à Lubitsch, né en Allemagne et qui a rejoint les Etats-Unis en 1922, donc bien après la fin de la Première Guerre Mondiale, par une pièce de théâtre, adapté de son roman éponyme, du français Maurice Rostand, l'un des deux fils d'Edmond Rostand. 

Le film a été tourné en 1932, époque où Lubitsch avait rejoint Hollywood. Il était plutôt connu pour ses comédies et ce film a surpris ses contemporains lors de sa sortie. Il a même changé de titre pour Broken Lullaby, sans plus de succès.

Contrairement à François Ozon, nous connaissons dès l'ouverture du film le "secret" du français Paul Renard (Ozon a changé les noms) lorsqu'il arrive en Allemagne. Nous sommes en 1919 et, un an après l'armistice, il ne se remet toujours pas d'avoir tué un soldat allemand dans les tranchées. Malgré l'absolution, donné par un prêtre, qui tente de le convaincre qu'il n'est pas un assassin, mais n'a fait que son "devoir", il décide d'aller demander pardon aux parents du jeune homme, dont il a découvert l'identité ce jour-là en fouillant ses papiers.

Mais une fois sur place, devant les parents et la fiancée de Walter, il a du mal à s'expliquer et la famille, sachant qu'il a déposé par deux fois des fleurs sur sa tombe, le prend pour un ami de leur fils, à l'époque où il faisait ses études à Paris. Paul n'ose les détromper et devient familier et indispensable dans la maison du docteur, père de Walter.

Ce dernier répond aux quolibets de ses "amis", qui l'accusent de trahison, par une très belle réplique, présente également dans le film de François Ozon : Les vrais coupables sont les pères, qui envoient leurs fils se faire tuer sur le front et boivent à la mort des fils des ennemis, tout en pleurant la mort de leurs propres enfants. 

Mais Paul ne peut supporter de tromper ainsi la famille et la jeune fille dont il est tombé amoureux et il lui avoue tout et annonce son départ. Elsa, amoureuse elle aussi de Paul et très affectée par la confession de ce dernier, l'oblige à rester, lui demande de ne rien dire aux parents qui ont retrouvé, grâce à sa présence, la joie de vivre...

 

broken-lullaby

Le film de François Ozon reprendra la plupart des scènes, mais ajoutera une seconde partie où le français rentre chez lui et la jeune fille ira à sa recherche n'ayant pas de réponse à ses lettres.
J'ai trouvé intéressant de comparer les deux films, mais je suis contente d'avoir vu Franz avant, sinon j'aurais été largement spoilée...

Lorsque ce film est sorti, le monde était entre deux guerres mondiales, la guerre de 14 avait été balayée par les années folles et bien que les nationalismes remontaient doucement à la surface, le pacifisme, les remords et le pardon n'étaient pas des standards du cinéma hollywoodiens, ce qui explique son quasi échec. Pour Lubitsch, juif allemand, déchu de sa nationalité par les nazis en 1935, je pense que ce film revêtait au contraire, une grande importance.

 

 

 

 

 

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