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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
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26 février 2017

Février : Oscar Wilde

 

fevrier-wilde

En février je retrouve Oscar Wilde, qui ne m'a pas quitté ces derniers mois : expo, mooc, lectures, visionnage de film...

J'ai choisi de lire 

gray-non-censuré.J'avais lu la version "classique" de ce Portrait de Dorian Gray, il y a fort longtemps, j'étais à l'époque au lycée et j'avais beaucoup aimé le côté fantastique de l'histoire, cet homme dont le portrait vieillit à sa place.

C'était ma première lecture d'Oscar Wilde et plus tard j'ai lu les contes, découvert la pièce de théâtre, par le biais du film avec Colin Firth, L'Importance d'être constant. Dernièrement je me suis plongée davantage dans la vie et l'oeuvre de ce cher Oscar...

Lors de la série d'émissions de France Culture qui lui était dédiée, j'ai eu l'occasion d'entendre Anatole Tomczak, co-invité avec Tzevan Todorov récemment disparu, à propos de sa nouvelle traduction non censurée du Portrait. J'ai profité de ma visite au Petit Palais pour acheter le roman.

J'avoue que je me souvenais bien de l'histoire, pour avoir vu récemment le film d'Albert Lewin, et qu'il y a peu de différences avec cette édition. Il s'agit en fait de la première mouture de l'oeuvre, écrite pour une publication en revue, puis le roman a été censuré de certains passages un peu trop évocateurs sur l'homosexualité des personnages et des chapitres ont été rajoutés, par exemple celui où le frère de Sybil Vane reconnait Dorian, comme étant l'homme qui a provoqué la mort de sa soeur, de même celui où il est tué lors d'une partie de chasse. 

J'ai trouvé que cette version reprenait le principal de l'histoire, sans digressions ou scènes supplémentaires qui semblent un peu rajoutées. Ici l'essentiel est dit, voire juste évoqué et on peut imaginer le pire sur Dorian Gray sans que les mots ne soient prononcés.

J'ai cependant été un peu déçue par la traduction d' Anatole Tomczak, qui est cependant un jeune homme très brillant, mais n'est pas diplômé en traduction. Dès la seconde phrase, j'ai eu un problème...

"Depuis le coin du divan à sacs de selle persans où il était étendu..."  (page 21) et là j'avoue que j'ai relu plusieurs fois la phrase, ne comprenant pas de quoi il s'agissait. Avec ma fille, en M2 de traduction, nous avons cherché à comprendre. Tout d'abord en cherchant le texte original " From the corner of the divan of Persian saddlebags on wich he was lying..." , puis nous avons consulté d'autres traductions. Celle de Michel Etienne, (mon exemplaire en Presses Pocket de 1979 : " Allongé sur les coussins de cuir persan du sofa, ..." ; celle de Richard Crevier (exemplaire de ma fille en GF de 1995, revue en 2006) " Depuis l'angle du canapé aux coussins de cuir persan sur lequel il était allongé, ..."  et puis finalement une recherche sur internet nous a montré ce qu'étaient des "persian saddlebags". : des grandes poches en tissu que l'on posait sur le dos des chevaux ou des chameaux pour le transport et qui pouvait décorer un canapé à la mode orientaliste...

J'ai ensuite relevé d'autres fautes de français, comme un peu plus loin (page 60) " le jeune homme feuilletait , de sa main paresseuse, une édition  [... ] de Manon Lescaut"...  En français correct on dit "d'une main paresseuse", parce que sinon cela voudrait dire que ce Dorian n'a qu'une seule main de paresseuse et l'autre est très active, et là bon... je ne veux pas savoir ce à quoi elle est occupée... En fait on retrouve la forme anglaise " I wash my hands (je lave mes mains)" qu'on traduit en bon français par "je me lave les mains".

Alors oui, Anatole Tomczak a cherché à rendre le style précieux de Wilde, ses phrases longues et ses mots savants, mais quelque fois en dépit du sens !!!

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