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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
11 octobre 2019

La Loterie

la loterieJe connais Shirley Jackson depuis longtemps, j'avais lu Hantise, retraduit depuis sous le titre La Maison hantée, qui a inspirée deux films, une série (The Haunting of Hill House) et Stephen King pour Rose Red. Lus aussi Nous avons toujours habité le château et l'adaptation en bande dessinée de la nouvelle qui donne son titre au recueil La Loterie.

Difficile de résumer un recueil de nouvelles sans faire de spoilers. Les nouvelles sont relativement courtes, mais glace le sang. Et ce sans recours à aucun élèment classique du genre fantastique, à l'exception de deux fantômes, un peu perdus au milieu du recueil. L'effroi vient du quotidien et n'est la plupart du temps que suggéré. Aucune description un peu gore, le mal est à l'intérieur des personnages.

La Loterie est "l'une des nouvelles les plus célèbres de la littérature américaine du XXème siècle" et a beaucoup choquée lors de sa parution en 1948. Impossible d'imaginer que des américains pouvaient se comporter ainsi ! Pour ma part, je trouve que le titre de la seconde nouvelle du recueil La Possibilité du mal résume à lui seul l'ouvrage.

Cette vieille fille, bien pensante et respectée dans son village, qui envoie des lettres anonymes à ses voisins, parce que " tant que le mal existait dans le monde, à l'insu de tous, elle se faisait un devoir d'alerter la population." Les vagues soupçons qu'elle partage vont ensuite détruire la vie de ses victimes.

Tout au long du recueil Shirley Jackson nous présente des gens ordinaires, américains moyens, ruraux ou citadins, qui tous,  à un moment de leur vie vont se trouver en contact avec le mal et la perversion, qu'ils en soient coupables ou victimes. Et la liste est longue : hypocrisie, délation, kleptomanie, paranoïa, schizophrénie...

Défilent ainsi une jeune fugueuse qui revient chez elle après trois années et  ne reçoit pas l'accueil prévu ; un homme qui se sent suivi en rentrant de son travail ; une jeune mariée pour laquelle ses voisins se font du souci ; une fillette infernale qui dérange sa voisine ; un éventreur en puissance ; une jeune médium ; une épouse qui réfléchit soudain à la meilleure façon de tuer son mari ; une épouse séquestrée par son mari ; une étudiante pauvre qui dépouille ses camarades ; un couple de retraités qui décident de rester un peu plus longtemps que d'habitude dans leur maison de vacances...

L'écriture de Shirley Jackson est très sobre, se contente de décrire des faits, mais par là même nous entraîne dans l'angoisse profonde de la conclusion qui n'est que suggérée... Le pire cauchemar est toujours celui qui s'ancre dans le quotidien....
A noter une intéressante postface.

PAC-2019

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