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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
12 décembre 2019

Journal de L. (1947-1952)

journal-L Lolita est LE roman avec lequel j'ai découvert Nabokov lors de mes années de fac. Je l'ai adoré. Plus que l'histoire, qui à l'époque ne choquait personne, c'est le style et l'ironie de Nabokov que j'ai appréciés dès les premiers mots. J'ai ensuite lu nombre de ses romans.

“Lolita, light of my life, fire of my loins. My sin, my soul. Lo-lee-ta: the tip of the tongue taking a trip of three steps down the palate to tap, at three, on the teeth. Lo. Lee. Ta. She was Lo, plain Lo, in the morning, standing four feet ten in one sock. She was Lola in slacks. She was Dolly at school. She was Dolores on the dotted line. But in my arms she was always Lolita."

" Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois reprises, contre les dents. Lo. Lii. Ta.
Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita. "

Dolores Haze a douze ans, vit seule avec sa mère qui loue une chambre dans leur maison à Humbert Humbert, un quadragénaire européen, écrivain et professeur, une sorte de double maléfique de l'auteur. Lorsque Mrs Haze décède accidentellement, Humbert Humbert kidnappe Lolita dont il est tombé amoureux et ils partent pour un road trip dans les Etats-unis d'après la seconde guerre mondiale.

Lorsque cette année Christophe Tison, journaliste et écrivain, a fait paraître Journal de L. (1947-1952), j'étais au départ très curieuse, mais un peu inquiète aussi, après avoir lu dans la préface que l'auteur avait été victime d'un pédophile pendant son enfance et qu'il se sentait "proche de Lolita".  

Si le roman de Nabokov était rédigé par Humbert Humbert, le prédateur, Christophe Tison se place du point de vue de Lolita. Il propose des extraits du journal de Lolita après la mort de la mère. Comme dans le récit de Nabokov les sentiments de la fillette envers "Hum" sont ambigus. Le personnage est séduisant, la fait rire, lui offre ce qu'elle désire, mais les relations qu'il lui impose sont présentées de manière très crues. 

Les deux personnages semblent avoir deux facettes. Lolita est tout à la fois aguicheuse et victime pendant que son "beau-père" est attentionné et exigeant. Christophe Tison ajoute certains épisodes qu'il a imaginé, des réactions parfois étonnantes, dans un langage parfois trop actuel. Même si l'auteur a mis beaucoup de lui-même dans ce récit, je n'ai pas eu l'impression d'une trahison de sa part. D'ailleurs les ayants droit de Nabokov ont validé la publication. On ne retrouve évidemment pas ce qui faisait la grande qualité du roman original, le style inimitable de Nabokov, ce qui est normal puis le Journal de L. est écrit par une enfant, mais j'ai plutôt apprécié l'ouvrage au final....

Une bonne surprise.

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