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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
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12 janvier 2020

Les Braises

Les-braises Parce que nous allions à Budapest, j'ai eu envie de découvrir un peu plus la littérature hongroise que je connaissais mal*. Après avoir lu rapidement un récit contemporain, je me suis plongée dans un roman plus "classique".

Sandor Marai est né en 1900 dans une famille de petite noblesse en Hongrie. Il publie très tôt de la poésie et collabore à un journal communiste. Il part suivre des études en Allemagne, puis s’installe un temps en France. Il rentre à Budapest en 1928 et devient rapidement célèbre pour ses romans et traduit Kafka en hongrois. Il voit avec tristesse son pays s’allier aux régimes fascistes, mais avec l’arrivée du régime communiste il est considéré comme un « auteur bourgeois » et s’exile en 1948 en Italie et aux Etats-Unis où il meurt en 1989. Son œuvre est interdite en Hongrie jusqu’en 1990. 

Les Braises, paru en 1942, raconte très simplement, mais de manière poignante, la fin d’une amitié. Deux amis d'enfance, le général et Conrad, se retrouvent après quarante ans. Ils sont tous les deux très âgés et ont aimé la même femme. Au cours d'un dîner,  ils vont échanger leurs souvenirs.

A petites touches, on découvre leur histoire. Le général, Henri, fils d'un officier et d'une comtesse française, est un enfant faible et sensible. Son père l'envoie à l'Académie militaire de Vienne, où il rencontre Conrad.  Les deux enfants, alors âgés de dix ans, bien que différents, deviennent amis. Les parents de Conrad ont tout sacrifié pour leur fils et vivent pauvrement.

Les années passent, Henri devient Général et comme son père, pratique la chasse avec un grand plaisir. Conrad  voue une passion à la musique et n'aime ni la chasse, ni la guerre. Lorsqu'ils rencontrent Christine, elle choisit d'épouser le Général, qui lui apporte le confort, la richesse et la sécurité, mais elle  partage avec Conrad une certaine sensibilité et l'amour de la musique.

Ce dernier est souvent invité au château, où il participe aux chasses et dîners mondains, jusqu'à ce 2 juillet 1899. Ce jour-là il quitte la chasse très rapidement, alors qu'il faisait équipe avec le général. Lors du dîner, il semble différent et part le lendemain pour les tropiques, sans plus donner de nouvelles. Christine meurt huit ans plus tard. 

Dans ce récit, très sobre, l’histoire est racontée par le Général, qui tente de comprendre les actes de Conrad. Sandor Marai décrit un monde qui n’est plus,  à la manière de Stefan Zweig, Arthur Schnitzler ou Tchékhov. J'ai eu un vrai coup de coeur pour ce roman et je compte bien continuer à découvrir cet auteur ... 

 * J'avais lu il y a longtemps la trilogie d'Agota Kristof Le Grand cahier, qui m'avait laissé un souvenir assez particulier, l'éloge des femmes mûres de Stephen Vizinczey, que j'avais détesté et récemment Seul l'assassin est innocent de Julia Szekely. 

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