Le Noël d'Arsène Lupin

 Après Le Retour d'Arsène Lupin, Frédéric Lenormand nous propose une nouvelle aventure du célèbre gentleman cambrioleur, tombé dans le domaine public depuis quelques années maintenant. J'avais été loin d'être enthousiasmée par la première aventure et ce nouvel essai ne m'a pas vraiment convaincue non plus.

Première critique, à porter je pense au compte de l'éditeur, pourquoi mettre "Noël" dans le titre (à part pour en vendre un maximum à cette période de l'année, comme hélas !  cela devient la tradition pour certains écrivains ou maisons d'édition), alors qu'hormis au tout début de l'ouvrage, l'intrigue se passe pendant le mois de janvier 1910 ? 

Deuxième critique, les jeux de mots un peu trop fréquents et usants tout au long du livre et en particulier pour chaque titre de chapitre. Comme pour le précédent volume, certains sont tirés par les cheveux ( "Rencontre du troisième type et de sa femme", "Tant qu'il y aura des sous", "Au bonheur des drames" (bon celui-ci est drôle...) , "Le charme distrait de la bourgeoisie" , "L'art d'occire, le bonheur de réussir" et pour finir "La liste de Schimmler") et je n'ose évoquer le patronyme de la famille d'escrocs au centre de l'histoire les Balcanoc'h ... No comment ...

Nouvelle identité pour Arsène Lupin, Eugène Lenormand, chef de la Sûreté, imaginée par Maurice Leblanc dans 813. L'auteur a utilisé deux grands événements en toile de fond de ce roman. Tout d'abord la fameuse grande crue de 1910 , ce qui est plutôt une bonne idée et permet de décrire Paris inondé et les moyens mis en place pour continuer à vivre au quotidien : barques, planches d'une place à une autre etc... Le second étant le vol de la Joconde, qui a eu lieu un an plus tard, mais peu importe.

Le chef Lenormand, assisté de son fidèle Béchoux,  est sommé de retrouver au plus vite le tableau, dont le vol est évidemment attribué à Arsène Lupin. S'il appréhende rapidement le voleur, il n'en est pas de même du tableau qui a disparu en même temps que le receleur à qui il a été confié. Lenormand / Arsène Lupin va mener l'enquête auprès de la famille Balcanoc'h. Une famille où chacun cache un secret et où les meurtres se multiplient...

J'ai aimé l'idée de base et le contexte de l'inondation est intéressant, mais mais j'ai beaucoup de mal avec l'image qui est donné par l'auteur au personnage d'Arsène Lupin. L'humour n'est pas assez fin et on a connu Arsène un peu plus rapide pour résoudre une énigme. Je n'apprécie décidément pas le personnage du "psychologiste" Kloucke, un peu trop incongru, mais il est moins présent dans ce récit et c'est parfait ! Frédéric Lenormand a quand même le mérite de faire revivre un de mes personnages favoris de la littérature et pour cela je lui en suis reconnaissante.