Talen : Dark protectors 1

Cela faisait un petit moment que je n'avais pas lu de littérature un peu "légère" (à l'exception des romans policiers de M. C. Beaton), je me suis donc laissée tenter par les superbes couvertures de la série Dark protectors chez Milady. Le premier tome n'a pas dormi longtemps sur ma liseuse, aussi chargé, aussitôt commencé !

 Si j'aime les histoires de vampires, ma préférence va cependant aux récits plus classiques, comme ceux de Sheridan Le Fanu, Bram Stocker ou Polidori. Dans les récits plus actuels de bit lit (littérature qui mord pour les puristes) je ne retrouve pas ce côté gothique qui me plaît tant. On y trouve aussi un côté romance, souvent érotique, censé renouveler le genre. D'ailleurs les illustrations de couverture ne laissent en général aucun doute sur le sujet ! Je savais à quoi m'attendre en commençant ce livre et je n'ai donc pas été déçue.

Talen est le premier volume de la série Dark Protectors (c'est plus terrifiant en anglais, "Sombres protecteurs" ça le fait moins !) et donc une introduction au monde et aux créatures imaginés par Rebecca Zanetti. Talen, le héros éponyme, est un vampire de la famille des Kayrs. L'un de ses frères, Dage (qui fera l'objet du deuxième tome) en est le roi et chef respecté. Sauf par les Kurjans, leurs ennemis, qui cherchent à voler leurs épouses.

Dans ce monde, situé aux Etats-Unis, les vampires doivent prendre une épouse parmi les humaines, à des fins de procréation. D'ailleurs, il n'existe pas ici de femmes vampires. Ils sélectionnent des femmes avec des capacités sensorielles hors du commun, ainsi Cara, la "promise" de Talen, peut localiser des personnes disparues et sa fille, Janie, correspond en rêve avec de parfaits étrangers. Talen enlève donc Cara, sa future épouse, afin de la protéger des Kurjans et en faire sa compagne contre son gré. Mais Cara, biologiste passionnée par son métier et mère célibataire, ne pourra pas lutter  longtemps contre la passion qui la déchire...

L'intrigue est originale, il est question de recherches scientifiques, biologiques, d'enlèvements, on croise des métamorphes (humains qui se transforment en animal), mais la lutte entre deux clans vampires, dont le but est finalement semblable, m'a laissé songeuse. Les Kayrs, présentés comme les "bons" vampires, sont tout aussi cruels que leurs ennemis. Talen marque Cara comme sa propriété, la mord pour se nourrir de son sang et elle reçoit un bracelet qui permet de la localiser.  Il n'hésite pas à trancher les têtes des vaincus et demande à Cara une soumission complète. 

Même si on retrouve un schéma assez classique de la romance actuelle - la jeune femme, intelligente quand même, qui finit par craquer devant un mâle macho, mais vigoureux et excitant - un degré supplémentaire est ici franchi avec la violence de la morsure du vampire, le marquage de la femme et son obligation de se soumettre totalement. Quand on pense au nombre de féminicides, je ne suis pas certaine qu'il faille proposer aux femmes (qui sont les principales lectrices de ce type de romans) l'idée qu'une épouse puisse aimer ce type de traitement et en redemande...