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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
23 juin 2021

Décomposée

décomposée Charles Baudelaire est né le 9 avril 1821. Nous célébrons donc cette année le bicentenaire de sa naissance. S'il était considéré, à son époque comme un poète maudit et un débauché, il est, de nos jours, un incontournable de la poésie française et nous avons tous, à un moment de notre scolarité, étudié un ou plusieurs de ses poèmes. 

C'est l'un d'entre eux, extrait du recueil Les Fleurs du Mal, qu'à choisi Clémentine Beauvais pour évoquer le poète et sa muse Jeanne Duval. Nous avons (presque) tous le souvenir d'Une charogne, où Baudelaire à l'instar de Ronsard (Mignonne allons voir si la rose) ou Corneille ( Marquise si mon visage....) traite de la fugacité de la vie et de la beauté de la femme aimée. Baudelaire, qui se promène avec sa maîtresse, croise, au détour d'un sentier, une charogne décomposée rongée par les vers.

Clémentine Beauvais imagine ce que fût la vie de Grâce, le nom dont elle baptise la carcasse. Par petites touches elle raconte son enfance, sordide, l'inceste subi, ses petites soeurs qu'elle veut protéger, et pour lesquelles elle poussera le grand frère dans le ravin pour l'empêcher d'agir de même avec elles.  Puis elle les entraîne avec elle à Paris, où elles deviendront pensionnaires dans une maison close.

Grâce, quant à elle, choisit de devenir couturière. Son aiguille va également servir à recoudre les blessures des femmes battues par leurs amants et à interrompre les grossesses de ses "amies qui étaient comme des soeurs". Son nouvel instrument, façonné en forme de crochet devient une arme pour défendre et venger toutes les femmes opprimées. Enivrée par son destin de justicière, elle terminera "charogne infâme", "carcasse superbe", "horrible infection"...

J'ai beaucoup aimé ce court récit, présenté comme un poème en rose, tout à fait dans le ton du poème original et qui donne la parole à Jeanne plutôt qu'à Baudelaire. Certes l'histoire est cruelle, mais elle décrit un monde de femmes-objets, où la solidarité, la sororité est à la fois rassurante et maudite.

Pour écouter l'auteure lire les premières pages

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