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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
24 septembre 2022

Tuer l'indien dans le coeur de l'enfant

tuer l'indien-film Dans le cadre du Festival America, j'ai pu assister à une rencontre très intéressante suivie de la projection du documentaire de Gwenlaouen Le Gouil Tuer l'indien dans le coeur de l'enfant.

Un film fort et poignant sur la façon dont les "native americans" ou peuples premiers ont été traités par les colonisateurs, tant aux Etats-Unis qu'au Canada. Afin de "tuer l'indien" les enfants étaient arrachés à leurs parents dès l'âge de 5 ans et envoyés dans des pensionnats, tenus par des religieux pour la plupart, dix mois par an jusqu'à leur quinze ans.

Dès leur arrivé, on leur coupait les cheveux, symbole de puissance dans les tribus indiennes, on brûlait leur vêtements et ils étaient durement traités. Il leur était interdit de parler leur langue. A la place on leur enseignait l'anglais. A leur retour, ils avaient du mal à communiquer avec leurs parents, ce qui était évidemment le but recherché. Les fratries ne pouvaient pas se parler, les garçons et les filles étaient séparés. Beaucoup étaient atrocement punis, par des coups de ceinture, de l'électrocution, on leur rasait le crâne. Il n'était pas rare que les enfants se fassent violer par les religieux.

Un rescapé raconte que lorsque l'un des prêtres avait eu ce type de comportement avec un enfant, il courait se flageller pour se punir dans une petite cabane à l'extérieur du pensionnat. Lorsque les enfants le voyait se précipiter ainsi, ils savaient que l'un d'entre eux avait été malmené. Le dernier pensionnat a fermé en 1996. Lors des fermetures, beaucoup de tombes d'enfants ont été découvertes. Les invités présents sur la scène, Julian Brave NoiseCat, Smokey Rides At The Door et Yvette Running Horse Collin, ont tous témoigné avec beaucoup d'émotion sur ce sujet. Chacun d'entre eux a eu des membres de leur famille passés par ces pensionnats. Le traumatisme est toujours très fort et cause encore de nombreux suicides de jeunes actuellement. Pour la plupart, ils ont appris la langue de leur tribu auprès de leur grand-parents car leurs parents ne parlaient que l'anglais.

Le documentaire aborde également le sujet des femmes et jeunes filles assassinées ou disparues en grand nombre. Beaucoup de ces féminicides sont rapidement classés par la police. Un policier interrogé par le réalisateur semble très gêné par cet interview. Il lâche rapidement que c'est un peu normal si ces filles disparaissent ou se font tuer, puisque leur façon de vivre et leurs addictions les y entrainent naturellement.

Le réalisateur montre également les quelques avancées significatives depuis l'arrivée de Justin Trudeau à la tête du gouvernement canadien, mais nombreuses sont encore les familles qui manifestent régulièrement pour avoir des nouvelles de leurs enfants disparus ou assassinés...

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