Encabannée
J'ai découvert Gabrielle Filteau-Chiba lors du dernier Festival America. Avant d'assister à une rencontre où elle était invitée à parler de son dernier ouvrage Sauvagines et de son expérience de vie solitaire au milieu de la forêt canadienne, j'ai lu son premier roman Encabannée.
L'ouvrage est très court, une centaine de pages, et se présente comme un journal. Le récit ne dure que dix jours, mais on y trouve l'essentiel de son quotidien au milieu des bois. Anouk, le double de l'auteure, quitte son appartement à Montréal, pour une cabane isolée dans la région de Kamouraska, après la lecture du roman éponyme de Anne Hébert.
Jour après jour Anouk tient son journal, raconte la difficulté de vivre seule, dans une cabane au fond des bois, sans eau courante, ni électricité dès que les panneaux solaires du toit sont enfouis sous la neige ; le bois qu'il faut couper ou ramasser pour alimenter le poêle ; la neige qu'il faut faire fondre pour avoir de l'eau, lorsque la rivière est gelée ; la solitude, parfois pesante ; la peur des coyotes ou d'une blessure qu'elle ne pourrait soigner seule. Mais aussi le plaisir de la solitude, de lire, écrire, dessiner, sans entrave.
Un hymne à la nature sauvage pour nous mettre en garde contre sa destruction. Un récit féministe et engagé. J'ai admiré le courage de cette jeune femme. J'ai adoré cette histoire, qui m'a donné envie de découvrir le reste de son oeuvre et de relire Anne Hébert. J'étais ravie de pouvoir faire dédicacer mon exemplaire à la fin de la rencontre.