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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
5 mai 2022

Memorial drive

memorial driveAprès Buck et moi, voici le deuxième ouvrage lu pour préparer un prix littéraire dans le cadre de mon travail. Natasha Trethewey est une auteure et poétesse américaine, née en 1966. Dans ce roman, paru en 2020, qui a obtenu un immense succès aux Etats-Unis, elle raconte le meurtre de sa mère. Trente ans après elle revient à Atlanta sur les lieux du crime et raconte son histoire.

Natasha, est née en 1966, son père est canadien et sa mère Gwendolyn, afro-américaine. Ils se sont rencontrés pendant leurs études et s’installent dans le Mississipi, près de la famille de la mère. Elle a une enfance heureuse malgré la ségrégation qui est très présente. Confrontée au racisme ordinaire, ses parents lui affirment que son métissage lui apporte « le meilleur des deux mondes ».

Mais ses parents se séparent alors qu’elle a sept ans. Elle déménage alors avec sa mère pour Atlanta. Une ville que les blancs quittent en masse, plutôt qu’accepter la levée de la ségrégation. Quelques mois plus tard, sa mère lui présente Joel, vétéran de la guerre du Vietnam. Natasha l’appellera « Big Joe ». Il épouse Gwendolyn et un petit garçon, Joey, nait de cette union.  Alors que Big Joe la terrorise, elle n’ose pas en parler à sa mère.

Quelques années plus tard, elle découvre que son beau-père frappe sa mère. Elle en parle à son institutrice, qui lui explique simplement que quelquefois les adultes se disputent… Elle se sent alors impuissante et en parle à sa mère. Celle-ci essaie à plusieurs reprises de fuir, tente une thérapie de couple et obtient même le divorce. Mais Joel insiste, promet de l’aimer à nouveau et la menace de mort si elle ne revient pas vivre avec lui. Après un séjour en prison d’un an, pour tentative de meurtre, il en ressort, toujours plus obsédé par la perte de celle sans qui il ne peut vivre. Il la harcèle au téléphone et malgré une surveillance policière la tue de deux balles de revolver le matin du 5 juin 1985.

J'ai vraiment beaucoup apprécié cet ouvrage, malgré le sujet - terrible. Je l'ai dévoré en deux jours. L'auteure signe un témoignage poignant sur le racisme et la violence conjugale. Le ton est glaçant. Nous suivons le récit de l’histoire de ce féminicide avec effroi, car nous en connaissons la fin tragique dès le premier chapitre. L’auteure nous fait part de ses doutes, ses regrets, son incapacité à sauver sa mère d‘une mort annoncée. Par moment j'ai eu envie de hurler de rage et d’impuissance :  mais pourquoi et comment de telles choses peuvent se produire ? Le sujet est malheureusement toujours d’actualité !

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