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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
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Alice, Arsène, Jamie, Thursday... et les autres
18 mars 2023

La clôture des merveilles : une vie d'Hildegarde de Bingen

La-cloture-des-merveilles  Cet hiver, je me suis plongée dans la biographie que Régine Pernoud a consacré à Hildegarde de Bingen. Elle y raconte sa vie de façon très classique, en insistant beaucoup sur ses visions, au point d'en insérer des passages entiers, ainsi que des illustrations s'y rapportant.

Lorette Nobécourt aborde son récit d'une tout autre façon. Beaucoup plus fusionnelle. Elle explique avoir découvert Hildegarde à l'âge de huit ans, alors qu'elle était pensionnaire chez les ursulines. Toutes deux sont nées un 16 septembre, à huit cent soixante-dix ans d'écart. Cela créee des liens. Même si son "roman", est écrit à la troisième personne, il fait la part belle aux sentiments d'Hildegarde, à son caractère, à son insoumission, à son accomplissement et à sa liberté au sein même de l'institution plutôt traditionnaliste et rigide qu'est l'Eglise au Moyen-âge.

Son récit commence aux huit ans d'Hildegarde, alors qu'elle quitte ses parents pour être offerte à Dieu. Elle prend le voile quelques années après. Elle devient abbesse de son couvent, puis le quitte pour en construire un nouveau près de Bingen. L'auteure évoque rapidement ses visions, les soins qu'elle donne aux malades et la musique qu'elle adore écrire et chanter. Elle s'attarde plus longuement sur deux épisodes de sa vie.

Son attachement à l'une de ses "filles", Richardis, et son désespoir de la voir s'en aller, sur ordre express de ses parents. Malgré tous les recours qu'elle tente - elle va même jusqu'à écrire à l'archevêque - Richardis s'en va. Et meurt l'année d'après. 

Le second, raconte la fermeté avec laquelle elle refuse de rendre la dépouille d'un homme, excommunié par l'Eglise, enterré dans son couvent. Elle affirme que l'homme s'est confessé, a été lavé de ses pêchés et a toute sa place au sein de ce lieu sacré. Pour empêcher toute récupération, elle fait arraser le sol où se trouve le cercueil, afin qu'on ne puisse plus en connaître son emplacement. Ces deux épisodes existaient déjà chez Régine Pernoud, mais présentés d'une façon beaucoup plus neutre.

 Une vie d'Hildegarde, à peine romancée, mais le lecteur sent l'auteure habitée par son personnage. L'écriture est poétique, les tournures élégantes. Les chapitres se succèdent avec fluidité. Je n'ai juste pas vraiment compris pourquoi Lorette Nobécourt désigne  Hildegarde uniquement par la lettre H. A part ce "détail", j'ai plutôt apprécié ma lecture.

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